José TONATO, Ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable et son collègue, Sacca LAFIA, de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, ont tous deux animé, vendredi 12 Octobre 2018 à la salle de conférences du Ministère du Cadre de Vie et du développement Durable, en vue d’éclairer l’opinion sur l’arrestation des présumés trafiquants d’ivoire à Cotonou.
Lire in extenso la déclaration conjointe des Ministres TONATO et LAFIA
POINT DE PRESSE SUR L’ARRESTATION DES PRESUMES TRAFIQUANTS D’IVOIRE A COTONOU LE 10/10/2018
Déclaration du Ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable (MCVDD) et du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique
Monsieur le Ministre,
Chers Collègues, membres des Cabinets ministériels et Directeurs à divers niveaux,
Mesdames et Messieurs de la presse,
L’après-midi du mardi 10 octobre 2018, les Forces de Sécurité Publique dont la Police Républicaine et les Agents des Eaux, Forêts et Chasse, dans leurs tâches quotidiennes de quadrillage du terrain, et après de minutieuses investigations, ont mis la main sur 59 morceaux d’ivoire, pesant environ 183 kg. Après les perquisitions chez les présumés trafiquants, plus de 20 autres morceaux d’ivoire ont été encore retrouvés. On soupçonne des défenses provenant des pays de la sous-région et devant faire l’objet de transactions à Cotonou pour enfin prendre la mer ou des vols en direction des pays consommateurs. Le butin saisi équivaut à plusieurs dizaines d’éléphants abattus.
C’est malheureusement un triste record, car le trafic de ces dépouilles d’animaux menace non seulement la faune, mais aussi l’économie et la sécurité humaine dans notre sous-région. C’est pourquoi le Gouvernement du Bénin, dans sa nouvelle vision de préservation de nos ressources naturelles, est résolument engagé à mettre en œuvre la stratégie de l’Union Africaine de lutte contre la criminalité faunique et floristique.
Ainsi, nos forces de sécurité quadrillent désormais mieux le terrain pour mettre hors d’état de nuire tout individu qui menace la vie des animaux sauvages dans notre pays en général et dans nos aires protégées en particulier.
En dehors des Accords et Conventions que nous avons signés sur le plan international, le Bénin dispose de la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004, portant régime de la faune en République du Bénin qui interdit à toute personne de détenir ou de vouloir commercialiser des trophées d’animaux intégralement protégés. L’éléphant fait partie de cette catégorie d’espèces qu’on ne peut mettre en péril sous aucun prétexte. Mais de vils individus s’entêtent et continuent de commercialiser les trophées d’éléphants, mettant impunément à mal nos efforts de conservation d’une richesse naturelle et touristique très rare.
Les individus interpelés, l’auteur principal et ses deux complices, sont tous entre les mains de la Police Républicaine, pour la suite de la procédure. Ils seront présentés à la justice.
Nous voudrions rassurer la communauté nationale et internationale que selon les premières informations à notre disposition, les ivoires saisies ne proviendraient pas de nos parcs, mais de la sous-région. Les investigations continuent à ce sujet pour la détermination précise de leur origine. Ce dossier bénéficie d’un suivi particulier pour que les auteurs, leurs complices et tous ceux qui y sont impliqués subissent les rigueurs de la loi afin que ces actes soient à jamais découragés.
Qu’il vous souvienne que, dans le cadre du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG 2016-2021), nous avons mobilisé d’importantes ressources financières et techniques pour sécuriser nos parcs animaliers et nos aires protégées, particulièrement le Parc Nation de la Pendjari et le Parc Nation du W, afin d’assurer une meilleure conservation des espèces fauniques qu’ils abritent. Cette action sensible est très importante pour le développement de la biodiversité, de l’éco-tourisme, de la recherche scientifique et des économies locale, nationale et régionale. Vous le savez déjà, le tourisme est l’axe structurant de ce programme qui ambitionne de révéler le Bénin à l’Afrique et au monde entier.
Nos réserves de faune abritent beaucoup d’animaux emblématiques comme les éléphants, les hippopotames, les lions et autres ; nous nous battons actuellement pour réintroduire le rhinocéros dans nos parcs. Nous espérons voir consentir les mêmes efforts et montrer le même engagement par tous les pays nantis des mêmes réserves, particulièrement les pays voisins et frères avec qui nous partageons le Complexe du WAP – W, Arly, Pendjari – désormais classé comme patrimoine mondial de la biodiversité par l’UNESCO.
Faute de cela, des individus mal intentionnés continueront de massacrer les animaux et de faire impunément circuler les trophées de leurs crimes, compromettant en permanence nos efforts d’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens et d’aménagement équilibré de notre espace national. Dorénavant, aucun répit ne leur sera accordé sur l’intégralité du territoire béninois.
Pour finir, nous voudrions remercier tous ceux qui œuvrent, à divers niveaux et titres, pour la préservation et la valorisation de nos patrimoines naturels notamment les forestiers, les forces de sécurité publique, les Organisations de la Société Civile et les ONG professionnelles qui soutiennent les actions du Gouvernement.
Nous vous remercions.
